Fêlé Féloche? Pas tout à fait.
Quoique ses chansons douces-amères laissent percer entre les lignes un regard décadré des visions académiques, à l’image de son parcours hors du commun. Du punk ukrainien à l’electro cajun, le petit Parisien a fait un sacré bout de chemin. Avec une idée en tête : dédoubler le ternaire dans le binaire. Et un instrument fétiche en main : une mandoline, qui lui a permis de retrouver le bon sens du blues-folk d’avant l’électricité. Fabuleux, frappadingue, Féloche fomente donc depuis dix ans un bastringue rétro-futuriste, entre veillées bien agitées et lendemains qui swinguent autrement. Comme une espèce d’hybride épanoui sur l’asphalte jungle de cette fin du millénaire. Soit un univers « fait maison » par ce touche-à-tout, entre harmonies subtilement alambiquées, boîte à rythmes drôlement bricolés et mélodies finement taillées.
Féerique Féloche ? Un tantinet à écouter en boucles ces ritournelles qui fleurent bon la cuisine cajun, comme sur l’emblématique thème titre. Tel est l’univers de ce premier album où le Français réinvestit le bayou louisianais, lui donnant des parfums de périphérique. Au programme une contrebasse au son épicé et des cordes emberlificotées, des morceaux autobiographiques et des textes plus fantasmagoriques, une valse techno et un délire psycho-slavo-déglingo-punk… En clair, un sacré gumbo dans lequel il convie Dr John, sorcier du son marécageux de La Nouvelle-Orléans et source d’inspiration majuscule de cette « Vie Cajun ».
Féloche : voix, mandoline
Léa Bulle : trompette, accordéon, samples
Christophe Malherbe : contrebasse